LA RAVOIRE Incendies à répétition dans l’immeuble

Ghislaine GERBELOT - 07 janv. 2013 à 11:01 | mis à jour le 07 janv. 2013 à 12:58 - Temps de lecture :
Ces deux derniers mois, plusieurs incendies ont été allumés devant les portes d’entrée des logements du rez-de-chaussée de la résidence Les Cygnes, rue du Pré Hibou à La Ravoire. Photos DL/Gh.G.
Ces deux derniers mois, plusieurs incendies ont été allumés devant les portes d’entrée des logements du rez-de-chaussée de la résidence Les Cygnes, rue du Pré Hibou à La Ravoire. Photos DL/Gh.G.

Un incendie de trop, quartier du Val fleuri, rue du Pré Hibou. Celui volontaire d’une voiture dans un boxe de garage, dans la soirée de samedi. Aujourd’hui, plusieurs habitants de la montée de la résidence HLM Les Cygnes, à La Ravoire, craquent et veulent que cela se sache. Ils ont déjà été victimes de six incendies en deux mois dont quatre entre début décembre et Noël.

Des papiers imbibés de combustible qui flambent devant les portes d’entrée et une sonnette qui prend feu au rez-de-chaussée, un sac-poubelle incendié sur le palier du troisième. La dernière fois, au rez-de-chaussée, c’était la nuit de Noël, entre 2 heures et 6 heures du matin. « On a été réveillés par la fumée » témoigne Franck Béchet.

Les stigmates des multiples incendies volontaires sont encore visibles : les portes jaunies et noircies, le revêtement de sol brûlé, le crépi endommagé. Mais, reste surtout la crainte d’un gros sinistre. « On vit dans la peur, la hantise […] On ne veut pas finir comme des merguez » tempête une habitante qui veut garder l’anonymat, de peur de représailles.

« Je dors sur le canapé, je suis toujours en alerte »

Un résidant du rez-de-chaussée jette l’éponge. Le couple et ses enfants déménagent cette semaine, pour une autre commune. Sa porte a été brûlée une première fois le 8 novembre dernier, vers 20 h 30. « L’Opac de la Savoie a fait coller un panneau d’aggloméré. » Début décembre, cette famille était victime à nouveau d’un incendie. « L’Opac a ajouté une plaque de métal. Ils ne veulent pas changer la porte parce qu’ils disent que ce n’est pas la peine puisque ça va recommencer. » Mais, l’absence d’un seuil laisse un espace de trois centimètres par lequel passe l’air froid de l’hiver et le locataire a désormais peur de « mourir » dans un prochain incendie. « Je dors sur le canapé, je suis toujours en alerte (… ) Voilà six mois que ça dégénère dans le quartier. Ils sont en train de tout détruire » regrette cet habitant.

Face à la détresse des habitants du Val fleuri, le maire est impuissant : « C’est un problème de délinquance avérée, on a beau mettre des moyens, police municipale, correspondants de nuit, travailleurs sociaux, rien n’y fait […] La gendarmerie joue le jeu, la justice également, mais les délais d’application des peines sont trop longs. » Selon Patrick Mignola, quatre ou cinq personnes seraient très clairement identifiées. Deux sont parties en prison le 30 décembre.