Moisissure à la Côte

Une famille avec six enfants vit depuis un an dans un appartement infesté par la moisissure. Elle veut être relogée par l’OPH.
Sébastien GIRARDEL - 12 avr. 2013 à 08:50 | mis à jour le 12 avr. 2013 à 09:02 - Temps de lecture :
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Une peluche élimée à l’effigie de Bart Simpson, le célèbre personnage de dessin animé est posée contre le mur de la chambre des garçons. Le jouet cache une infime partie de la moisissure qui gangrène ce logement situé au troisième étage de l’immeuble OPH, 15, impasse des Ardennes (Côte Sainte-Catherine). Florian, le deuxième de la fratrie composée de six enfants, un gamin chétif, blanc comme un linge, tire le papier peint au-dessus de son lit. De larges traces de champignons de couleur brun foncé apparaissent. Depuis juillet 2011, il dort avec ses trois frères dans cette pièce. Fort heureusement aucun d’eux n’a développé de réactions allergiques mais leur chambre ne répond certainement pas aux critères sanitaires maximaux…

Dans le salon, la famille Legardeur-Bastien n’a eu d’autre alternative que d’arracher la tapisserie. « C’est tellement infesté par les moisissures que le papier peint se décollait, on a préféré tout enlever », raconte Cyril Legardeur en tenant dans ses bras la petite Hinaya qui vient de fêter ses 7 mois.

« Aucune réclamation »

Dans le reste de l’immeuble, pas de trace de moisissure dans les appartements des autres locataires, du moins chez ceux que nous avons pu interroger.

Cyril qui doit des arriérés de loyers à l’OPH pour la location d’un précédent logement et sa compagne Sonia se battent pour changer de domicile. « Cela fait plus d’un an que l’on a alerté l’OPH du développement de moisissure. Personne ne s’est déplacé pour voir l’étendue des dégâts », affirme Cyril. « Faux », rétorque Jean-Sébastien Paulus, le directeur général adjoint de l’OPH, « nous n’avons reçu aucune réclamation de la part de ces locataires concernant un problème de moisissure ».

En revanche, le couple a bien demandé de changer d’appartement qu’il juge à la fois insalubre et trop exiguë pour y loger six enfants. « L’OPH a enfin répondu à notre demande, on va aller dans un F6 au centre-ville. » Erreur d’interprétation. Leur dossier va être examiné par la commission d’attribution des logements de l’OPH mais il n’est pas certain que cette famille obtienne cet appartement de 120 m².

« Étude en cours »

« Une étude est en cours pour recenser des problèmes de moisissure sur l’ensemble de notre parc immobilier », rapporte Jean-Sébastien Paulus, le directeur adjoint de l’OPH. Lorsque ses services sont avertis de problème de cet ordre. Ils le traitent soit en renforçant ou en créant de nouvelles VMC (Ventilations mécaniques contrôlées) soit carrément en changeant la chaudière du logement afin de limiter l’humidité à l’intérieur.

Gare aux sèche-linge. Ce type de produits électroménagers s’est beaucoup développé ces dernières années. Il arrive assez souvent que ce genre d’appareils ne soit pas raccordé à une aération. Cela génère beaucoup d’humidité et potentiellement de la moisissure.