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Quand le vénérable Lloyd's se met à l'iPad

Le Lloyd's of London est, depuis 1680, le mètre étalon de toutes les compagnies d'assurances au monde.

Publié le 07 septembre 2010 à 14h16, modifié le 07 septembre 2010 à 14h16 Temps de Lecture 2 min.

Le Lloyd's of London est, depuis 1680, le mètre étalon de toutes les compagnies d'assurances au monde. La célèbre Bourse londonienne aux risques et aux primes fonctionne exactement comme le tripot d'origine fondé par le cabaretier gallois Edward Lloyd sur les bords de la Tamise.

Depuis plus de trois siècles, les courtiers négocient debout avec des souscripteurs assis dans des "boxes" individuels des contrats d'assurance-réassurance qui sont rédigés sur des "slips", des dépliants en papier-carton. Ce document ne porte que la signature et le cachet de la firme, ainsi que la part du risque pris en charge. La couverture d'un supertanker, d'une plate-forme pétrolière, tout comme des cordes vocales d'une diva ou du nez d'un oenologue est soumise au même rituel.

Or voilà que ces slips remontant à la nuit des temps pourraient être sacrifiés sur l'autel du progrès technologique. Le Lloyd's a mis à l'essai un nouveau système de contrats d'assurance fondé sur l'iPad, la dernière tablette d'Apple.

"Cette réforme devrait faciliter les amendements aux contrats et les synergies avec les autres services offerts au Lloyd's, tout en permettant la poursuite des transactions face à face qui font de ce marché un établissement unique au monde", assure Sue Lawley, directrice du marketing de l'établissement de Lime Street. Grâce à ses applications multiples, l'iPad est un choix logique à l'heure des opérations en ligne. Le dispositif devrait accélérer les règlements administratifs et la promotion des contrats les plus complexes, affirment ses partisans. Trois gros syndicats de souscripteurs et une trentaine de courtiers participent à ce test, qui devrait durer trois mois.

Bigre ! Une réforme, Mylord ? Non une révolution, se plaignent les défenseurs du slip qui ne s'arrachent qu'avec douleur à leur univers familier, celui des semaines qui passent sans se signaler par rien d'autre que les jours qui se suivent. Aux yeux des "anciens", ce morceau de carton est le symbole de ces us et coutumes dont la vénérable compagnie se veut le porte-drapeau.

Déjà, les disparitions en mer ne sont plus depuis belle lurette annoncées par le tintement de la Lutine, cette cloche d'un galion français capturé au XVIIIe siècle par la Royal Navy qui sert toujours de mascotte. En outre, les huissiers en redingote rouge et haut de forme qui se font appeler waiters comme les garçons de café se font rares sous la nef de l'extravagante tour de verre et d'acier du siège londonien. Enfin, les grandes enseignes du secteur détiennent désormais 95 % du capital, laissant des miettes aux fameux names (noms), les investisseurs individuels souscrivant des parts d'assurance.

En guise de conpensation, les gentlemen du Lloyd's se verraient autoriser à faire graver sur la coque en aluminium de leur iPad leur ancestrale devise, Fidentia (confiance en latin). C'est de bonne diplomatie.

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