Nationalité, regroupements, mariages blancs: le MR veut un "momentum" pour renforcer les règles

Nationalité, regroupements, mariages blancs: le MR veut un "momentum" pour renforcer les règles
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Pour Didier Reynders, ce serait une manière de modifier à l'étranger l'image d'une Belgique qui ferait preuve de "grande souplesse

BRUXELLES Plusieurs formations politiques au nord comme au sud du pays vont dans le sens d'un renforcement des règles en matière d'acquisition de la nationalité, de regroupement familial et de lutte contre les mariages de complaisance, a estimé lundi le président du MR Didier Reynders, qui y voit un "momentum" pour avancer dans cette voie au Parlement. "Je constate que depuis quelques semaines, plusieurs formations politiques vont dans notre sens", a affirmé M. Reynders au cours d'une conférence de presse, se référant non seulement aux partis flamands, mais aussi à de récentes déclarations du président du PS Elio Di Rupo.

Pour les réformateurs, des tentatives ont déjà été réalisées au cours des dix dernières années, dont la plus récente a été l'accord du gouvernement Van Rompuy à l'automne 2009 sur ces trois matières.

"Mais il n'a pas été possible d'aller au bout du processus, il faut donc que des avancées se traduisent par un vote rapide au Parlement", où les débats ont repris dans les commissions de la Justice et de l'Intérieur, a résumé Didier Reynders.

Etablissant un lien avec la crise de l'accueil, le président des réformateurs dit aussi voir dans un durcissement des règles en matière d'acquisition de la nationalité, de regroupement familial et de lutte contre les mariages de complaisance une manière de modifier à l'étranger l'image d'une Belgique qui ferait preuve de "grande souplesse et de conditions d'accueil plus favorables par rapport à nos pays voisins".

Concernant l'acquisition de la nationalité, le MR souhaite porter de 7 à 10 ans le délai de résidence en Belgique avant d'entrer en compte pour une déclaration de nationalité, et de 3 à 7 ans ce délai pour une demande de naturalisation.
La personne devrait connaître une des trois langues nationales (pas nécessairement celle de la Région où elle habite), ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation et démontrer une "connaissance suffisante" des valeurs universelles, des institutions et de l'histoire de la Belgique, a exposé la députée Jacqueline Galant.

Afin de renforcer les conditions de regroupement familial, le MR réclame un délai de résidence légale en Belgique de deux ans. Le demandeur devrait aussi disposer de ressources stables et suffisantes, allocations sociales exclues, avoir travaillé 18 mois de manière ininterrompue sur les trois dernières années et avoir suivi un parcours d'intégration, a expliqué le député Denis Ducarme. Pour éviter les mariages forcés, les candidats au regroupement familial devraient être âgés de 21 ans au moins.

Enfin, en matière de lutte contre les mariages blancs, le MR veut centraliser les données des unions annulés pour mariage blanc au sein du registre national, afin de permettre aux officiers de l'Etat civil de vérifier que les candidats n'ont pas déjà tenté de faire consacrer une union de complaisance. Le rôle des postes consulaires serait renforcé et le délai d'enquête du parquet, lors du refus de célébrer mariage, allongé de 2 à 6 mois afin de pouvoir rendre un avis "éclairé".

"Que l'on veuille acquérir la nationalité belge est un élément positif, il faut donc traquer les abus afin de redonner sens et valeur à cette démarche", a commenté le député Daniel Bacquelaine. Aux yeux du sénateur François Bellot, "clarté, fermeté et humanité éviteront aussi le développement de sentiments diffus liés aux étrangers". Le MR annonce par ailleurs la présentation prochaine de propositions liées à la politique d'asile.

© La Dernière Heure 2010

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