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L'ex-syndicaliste Yvon Charbonneau est mort

Yvon Charbonneau, le soir de son élection comme député libéral provincial de Bourassa, en 1994.

Yvon Charbonneau, le soir de son élection comme député libéral provincial de Bourassa, en 1994.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

L'ex-président de la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ) et député, Yvon Charbonneau, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi dans un hôpital de Floride, à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Il avait 75 ans.

Né le 11 juillet 1940, à Mont-Saint-Michel, dans les Laurentides, Yvon Charbonneau a été professeur de français dans les années 1960, puis président de la CEQ de 1970 à 1978, ainsi que de 1982 à 1988. M. Charbonneau est notamment connu pour son rôle dans les négociations difficiles de 1972 entre le Front commun intersyndical des employés du secteur public québécois et le gouvernement de Robert Bourassa.

Après des négociations infructueuses avec le gouvernement, les chefs des trois grandes centrales syndicales du Québec (CSN, FTQ et CEQ) déclenchent une grève générale dans tous les services publics.

Après plus de dix jours de débrayage, le gouvernement Bourassa adopte une loi spéciale ordonnant aux employés du secteur public de mettre fin à leur grève. M. Charbonneau et ses homologues de la FTQ, Louis Laberge, et de la CSN, Marcel Pepin, encouragent alors leurs membres à défier la loi spéciale.

Le 8 mai 1972, Yvon Charbonneau, Louis Laberge et Marcel Pepin sont condamnés à un an de prison ferme pour outrage au tribunal et pour avoir incité les travailleurs à ne pas obéir à la loi spéciale.

Le 25 mai, les chefs syndicaux sont libérés et reviennent à la table centrale de négociations.

Après avoir quitté la CEQ, Yvon Charbonneau a présidé la Commission d'enquête sur les déchets dangereux en 1989 et 1990.

Au début des années 1990, il a été vice-président des relations publiques, division de l'environnement, pour le Groupe SNC-Lavalin, puis vice-président de la planification et du développement de la Société québécoise de développement de la main-d'œuvre.

En 1994, il est élu député libéral dans Bourassa et il est nommé vice-président de la commission de l'éducation. Il démissionnera trois ans plus tard afin de se porter candidat libéral aux élections fédérales. Il est élu dans la circonscription d'Anjou-Rivière-des-Prairies en 1997 et en 2000. Il ne s'est pas représenté lors des élections fédérales de 2004.

Après sa carrière dans le monde syndical et politique, M. Charbonneau a été nommé ambassadeur et délégué permanent du Canada auprès de l'UNESCO, poste qu'il occupe de 2004 à 2006.

Hommages des centrales syndicales

Les trois centrales syndicales ont unanimement reconnu l'apport de l'ex-dirigeant qui, selon elles, aura marqué son époque et le mouvement syndical, surtout quant à son rôle dans le Front commun des années 1970.

« Yvon Charbonneau a dirigé les destinées de la Centrale de l'enseignement du Québec à un moment charnière du développement de notre société. Il a marqué d'une empreinte profonde notre organisation syndicale tout en contribuant à écrire une page importante de notre histoire », a déclaré par communiqué Louise Chabot, présidente de la CSQ.

« En 1972, il était président de la CEQ à 32 ans et il a accepté de payer un lourd prix personnel en allant en prison pour défendre ses idéaux et les intérêts des membres et de la population lors du conflit de travail entre les employés et employées du secteur public et le gouvernement du Québec », a renchéri le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a parlé d'un » syndicaliste combatif qui a bien servi la classe ouvrière ».

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, Lorraine Pagé, qui avait succédé à M. Charbonneau à la tête de la défunte CEQ en 1988, s'est souvenu d'un « batailleur » sur le plan des débats et des actions syndicales.

« Ce n'était pas facile d'affronter Yvon Charbonneau dans le débat d'idées parce qu'il était vraiment un maître dans la façon d'argumenter, de défendre son point de vue, de déstabiliser la personne qui ne pensait pas comme lui », a-t-elle rappelé.

Mme Pagé considère que M. Charbonneau avait quelque peu « pris ses distances » par rapport au mouvement syndical lorsqu'il s'est impliqué en politique, mais selon elle, « il était resté le même » sur plusieurs causes, dont l'éducation.

Avec les informations de La Presse canadienne

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