La performance énergétique du parc tertiaire passée au crible
A l’occasion du SIMI (salon de l’immobilier d’entreprise) qui se tient jusqu’au 2 décembre à Paris, le bureau d’étude Sinteo a réalisé le premier baromètre « Sinteo-CarbonScreen » de la performance énergétique du parc tertiaire. Nicolas Beuvaden, directeur associé et cofondateur de cette société spécialisée en efficacité énergétique et gestion environnementale de bâtiments, revient sur cette étude pour le Moniteur.fr.
Thaïs Brouck
Pourquoi ce baromètre ?
Maurice Gauchot, rapporteur du groupe de travail du Plan bâtiment Grenelle sur l’obligation de travaux dans le tertiaire, déplorait le 11 octobre dernier en présentant ses conclusions, la « faiblesse des bases statistiques ». Nous essayons de pallier ce déficit. D’ailleurs le ministère est en train d’entamer une étude d’impact des préconisations de Maurice Gauchot. Les résultats que nous présentons ont vocation à alimenter cette réflexion.
Comment avez-vous procédé pour réaliser ce baromètre ?
La base de données a été réalisée à partir d’un panel d’actifs tertiaires représentant une surface totale de 4,2 millions de m² (700 bâtiments). Ce panel est constitué par les trois grandes classes d’actifs tertiaires : 10% logistique, 13% commerces et 77% bureaux. L’échantillon, que nous estimons représentatif, est fonction du type de construction, de l’année ou de la géographie du bâtiment. Enfin nous avons alimenté cet échantillon par trois sources issues des années 2010 et 2011. 20% proviennent du DPE (diagnostic de performance énergétique), 20% d’audits énergétiques poussés et 60 % des diagnostiques CarbonScreen. Il s’agit du premier rating énergétique intrinsèque de bâtiment. C’est un véritable outil d’aide à la décision qui permet de qualifier la performance d’un bâtiment, l’impact de l’utilisation et de l’exploitation ainsi que le potentiel de valorisation.
Quels sont les résultats de ce baromètre ?
La consommation réelle de tous les usages confondus en énergie primaire de la base de données ressort à 417 kWEP/m²SHON.an. Aucun bâtiment tertiaire n’est classé en A ou en B, catégories qui correspondent à la consommation réelle de bâtiments passifs ou Bepos. Pour y parvenir, il faudra compenser en installant des équipements fonctionnant avec des énergies renouvelables.