ETUDE. A l'heure d'un foncier raréfié et morcelé, Paris et sa proche couronne sont déjà engagés dans la mutation de leurs programmes de logement, de commerces et de bureaux vers de nouveaux espaces.

Trouver du foncier conséquent dans l'espace du Grand Paris, une utopie ? Pas encore, selon une étude de l'Apur parue ce mois-ci qui liste les gisements inexplorés ou insoupçonnés qui apporteront encore des espaces de vie, de travail et de loisir à Paris et sa proche couronne.

 

Paris ultra-densifié, mais Paris pas encore saturé. Dans la capitale, où les projets de construction partent difficilement d'une page blanche, sinon d'une dent creuse, la raréfaction du foncier appelle à les opérateurs à se tourner vers d'autres espaces. La chasse aux bâtisses vacantes, aux propriétés de l'État ou des municipalités, ou aux anciennes friches a été notamment stimulée par des appels à projets innovants à l'image de la série des Réinventer Paris, la Seine et les Canaux, ou Inventons la métropole à l'échelle du Grand Paris.

 

De nouveaux acteurs fonciers

 

Pour l'Atelier parisien d'urbanisme, les propositions architectures engrangées par ces concours montrent "une capacité à valoriser des situations foncières très spécifiques : réhabilitation, surélévation ou encore construction en couverture ou lisière d'infrastructures routières et ferrées".

 

Ces terrains auparavant impromptus, futurs lieux d'habitation, de loisir ou de travail, ont aussi fait émerger de nouveaux acteurs fonciers tels que la SNCF ou la RATP, pourvoyeur de friches, d'entrepôts ou d'espaces libres sur la petite ceinture ferroviaire.

 

Construire sur des "délaissés" urbains, cela suppose une introspection des potentialités de chaque composante de la ville, selon l'Apur, qui liste le sol, les toits ou les sous-sols comme nouveaux gisements fonciers.

 

96 hectares de voirie potentiellement réaménagés

 

Certains d'entre eux supposent cependant des changements comportementaux, à l'image du sol, aujourd'hui largement dévolu "à la circulation et au stationnement", rappelle l'Apur. Mais dans un scénario de quasi-disparition du véhicule individuel, "96 hectares de surface de voirie aujourd'hui attachés au stationnement pourraient être ainsi réaménagés".

 

Les stationnements souterrains seront également mis à profit, dont certains sont déjà passés sous le trait d'architectes dans le cadre du deuxième volet de Réinventer Paris consacré aux sous-sols parisiens. Outre leur utilisation en tant que futurs décors de lieux de loisir (restaurants, salles de concert…), les souterrains pourraient également permettre de fluidifier les circulations extérieures, avec "des tunnels de livraisons de colis".

 

Autre terrain déjà exploité, les toits de Paris, tant en surélévation qu'en végétalisation. Selon l'Apur, "6.600 bâtiments (soit environ 4% du bâti parisien) sont susceptibles d'être surélevés et d'accueillir des logements ou des programmes collectifs permettant d'agrémenter les logements existants". En parallèle, ces espaces possèdent déjà "44 ha de toitures végétalisées", et 80 autres "présentent un fort potentiel" de végétalisation.

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