CONSTRUCTION. Le Comité de liaison des architectes, des agriculteurs et des producteurs de produits biosourcés de la région Ile-de-France lance huit propositions pour développer les matériaux biosourcés produits localement.

"La France peut redevenir une grande nation industrielle grâce à l'écologie. Arrêtons d'importer des matériaux de l'autre bout du monde et recommençons à produire dans nos régions françaises !". La phrase d'Emmanuel macron, le 14 juillet, a résonné au sein de l'Ordre des architectes franciliens et de producteurs de produits biosourcés. Leur comité de liaison, qui fédère les architectes, les agriculteurs et la filière bois, notamment, a porté au débat, dans la foulée des déclarations présidentielles, huit propositions "à destination des décideurs".

 

"Recourir aux matériaux biosourcés sur nos territoires, c'est relancer l'activité agricole du bâtiment et de la construction mais aussi créer des savoir-faire et des emplois pérennes, non délocalisables", rappellent, ensemble, les architectes, agriculteurs et producteurs de bois franciliens.

 

Agir localement

 

Au plan local, ils souhaitent "systématiser l'éco-conditionnalité des aides publiques (collectivités et Etat) à des critères tels que : circuits de proximité, matériaux renouvelables, captation de carbone, sobriété énergétique, biodiversité, effets sanitaires, etc." ; "soutenir l'installation d'unités de production et de transformation à l'échelle régionale afin de développer des filières locales de matériaux et d'encourager la demande" ; et "identifier puis cartographier les ressources territoriales en matériaux et le réseau des professionnels en capacité de les mettre en œuvre avec le soutien des pouvoirs publics".

 

Agir au plan national

 

A l'échelle du pays, le comité de liaison demande de "fixer un plafond maximal d'émission de gaz à effet de serre et un seuil minimal de stockage de 'carbone biogénique' pour le bâtiment dans le cadre de l'élaboration de la Réglementation environnementale 2020" ; "renforcer les critères d'attribution du label Bâtiment biosourcés par la révision et l'extension de ses niveaux, et en mettant en place des dispositifs incitatifs" ; "mettre en place un nouveau dispositif de fiscalité verte au bénéfice des acteurs et entreprises qui investissent dans la transition écologique et l'économie locale" ; "intégrer les filières biosourcées au sein des instances d'information (CSCEE, base HQE-INIES) et les décliner au plan régional pour rééquilibrer le pilotage des politiques de ce secteur et de la construction" ; et enfin, "créer un système 'bâti-score', à l'image du nutri-score alimentaire, afin de prendre en compte et valoriser la santé des usagers dans l'aménagement et la construction".

 


Le comité de liaison, un organe multi-acteurs

 

Le comité de liaison fédère l'Ordre des architectes d'Île-de-France et la Chambre d'agriculture de Région Île-de-France, les interprofessions régionales des filières bois (FrancilBois), chanvre (Construire en Chanvre en Île-de-France) et paille (Collect'IF Paille) ainsi que des acteurs nationaux de ces filières (UICB et AICB, Interchanvre, RFCP). Y sont présents en expertise les services de l'Etat en région (DRIAAF et DRIEA), l'Ademe-IDF, la Région Ile-de-France, Ekopolis.

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