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Pollution : la vie ne tient qu’à un souffle

La qualité de l’air se dégrade, et pas seulement dans les métropoles : du fait du réchauffement des océans, le taux d’oxygène dans l’atmosphère pourrait avoir baissé de 2 % en un siècle. Une catastrophe écologique négligée.

Publié le 22 juin 2018 à 12h00, modifié le 22 juin 2018 à 16h39 Temps de Lecture 3 min.

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Rapport d’étonnement. En cette chaude journée du 10 juin, j’ai consulté Airparif, qui analyse l’état de l’air sur la capitale. L’indice de pollution était jaune, c’est-à-dire « moyen » sur une échelle qui va du bleu (très faible) au rouge sang (très élevé). La présence de particules fines nocives (PM10) était estimée à 73 g/m3, soit plus du double de la valeur guide d’un air acceptable : 30 g/m3.

Rien d’étonnant à cela : le 17 mai, la Commission européenne a renvoyé la France devant la Cour de justice de l’Union pour non-respect des normes de qualité de l’air. Sont incriminés les PM10 et le NO2, gaz émis par les moteurs diesel.

Nous, les humains, sommes dans l’air comme le poisson dans l’eau. Nous y baignons, nous sommes tellement habitués à ce qu’il nous soit donné, depuis toujours, en tout lieu, à un taux d’oxygène constant vital pour nos organismes, que nous oublions qu’il est menacé. Il faut pourtant savoir que cet air miraculeux, le premier des biens communs, n’a pas toujours enveloppé la Terre pour y soutenir la vie. Un journaliste scientifique américain, Sam Kean, nous le rappelle dans un livre récent : Caesar’s Last Breath. Decoding the Secrets of the Air Around Us (« Le dernier souffle de César. Décoder les secrets de l’air autour de nous », Little, Brown and ­Company, 2017, non traduit).

Études inquiétantes

Il y a quelque 4,5 milliards d’années, la première atmosphère de la Terre était composée de dioxyde de carbone (CO2), de soufre, de sulfure d’hydrogène, d’ammoniaque, de méthane – des gaz qui suintaient des fissures du sol et des volcans. Puis, il y a 3,8 milliards d’années, certaines bactéries ont inventé la photosynthèse, extrayant l’oxygène (O) du CO2.

Peu à peu, une partie de cet oxygène a formé la couche de trioxygène, ou ozone, ce formidable bouclier qui protège la biosphère du rayonnement solaire : il a permis que, il y a entre – 541 et – 530 millions d’années, le vivant s’épanouisse. C’est ce qu’on a appelé l’« explosion cambrienne » : le plancton, grand fournisseur d’oxygène, les organismes complexes et les premiers animaux ont proliféré. Le taux d’oxygène est monté à 30 % sous le carbonifère, puis s’est stabilisé à 21 %. Produit majoritairement par le phytoplancton, il est indispensable à la survie des écosystèmes.

Cette stabilité n’est pas acquise pour toujours. Depuis plusieurs années, des études inquiétantes – de la Scripps Institution of Oceanography en 2008, de l’université de Leicester en 2015, de l’Institut Leibniz d’océanographie en 2017 – nous apprennent que le taux d’oxygène a probablement baissé de 2 % en un siècle du fait du réchauffement des océans. Aujourd’hui, il menace les organismes marins, et donc l’équilibre atmosphérique. « Une catastrophe écologique mondiale qui a été négligée », expliquent les chercheurs de Leicester.

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