Faut-il confier le droit de vote aux algorithmes ?

Le robot Nao, un jour spin doctor de François Hollande et Arnaud Montebourg ? ©AFP - Charles Platiau
Le robot Nao, un jour spin doctor de François Hollande et Arnaud Montebourg ? ©AFP - Charles Platiau
Le robot Nao, un jour spin doctor de François Hollande et Arnaud Montebourg ? ©AFP - Charles Platiau
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Comme l'ensemble de la société, la politique est entrée dans une ère de calculs. La data science électorale prétend capturer au plus près les comportements des individus et prédire leurs intentions de vote. Mais le monde politique en devient-il plus prévisible pour autant ?

Avec
  • Antoinette Rouvroy Chercheur permanent au Fonds national de la recherche scientifique belge (FNRS) et chercheur senior au Centre de recherche Information, droit et société à la Faculté de droit de l’Université de Namur en Belgique
  • Pierre-Henri Tavoillot Maître de conférences à Sorbonne Université, président du Collège de philosophie
  • Clémence Pène Conseillère Stratégie numérique d'Anne Hidalgo, Organisatrice du Personal Democracy forum

Début janvier, le journal L’Humanité sollicitait quelques auteurs de fiction pour leur soumettre un exercice d’anticipation politique : ‘’ à quoi pourrait ressembler l’Etat du futur ?’’ En réponse à cette question, écoutez cet extrait de la nouvelle proposée par Marianne Ferrand : ‘Tout a commencé en 2056…Depuis qu’ils avaient réussi à monopoliser les droits d’accès à Internet grâce à un savant algorithme pirate, le club des Starters s’était approprié le droit de vote des citoyens…Les hommes politiques avaient pris la fuite…Gouvernée par des jeunes dynamiques et connectés, représentée par des robots infaillibles, la nation française était appelée à un très bel avenir’ Si l’on devait adresser une seule critique à cette nouvelle, ce serait à propos de la date choisie : 2056. Un horizon bien trop tardif ? Car la perspective d’un état - et donc de décisions politiques - livrés à la seule autorité de programmes informatiques n’est peut-être pas si lointaine. Notre refus croissant de l’incertitude, notre demande de rationalisation ne vont-ils pas nous conduire à faire le choix de décideurs politiquement neutres, dénués de toute passion humaine ?

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